Signature solennelle de l’accord prévue ce samedi à 20h. MP a renoncé au référendum, Cenco se porte garant des cas des prisonniers politiques Katumbi,Diomi et Muyambo

Enfin la fumée blanche tant espérée est là !
Sauf un coup de théâtre, l’accord politique du centre interdiocésain sera bel et bien signé de manière solennelle ce samedi 31 décembre à 20 heures.
Il sera global et inclusif car même le MLC et ses alliés, qui avaient claqué la porte hier, l’ont finalement approuvé.
Mais qu’est-ce qu’il fut dur, voire éprouvant, à concrétiser cet accord politique qui éloigne de la RDC d’un risque réel de guerre civile à cause de la non-tenue de la présidentielle dans le délai constitutionnel.
Alors qu’hier tout le monde était optimiste et avait salué la percée réalisée après que la Majorité présidentielle et le Rassemblement se soient mis d’accord sur les grandes lignes du compromis politique, ce matin contre toute attente, les protagonistes ont créé de nouveaux blocages pour certains et pour d’autres, ont exigé des éclaircissements sur les dossiers relatifs à la décrispation. Pour la signature solennelle prévue à 9 heures, les choses commençaient à tourner en longueur.
On a allé de report en report. En effet, le cas de Katumbi n’était toujours pas résolu. Pour la majorité présidentielle, il fallait apporter une réponse technique via la commission ad hoc des haut magistrats. Pas question de recourir à cette solution pour le Rassemblement qui souhaitait une solution politique aux poursuites et à la condamnation de Katumbi, Diomi et Muyambo. Avec la jurisprudence de leur côté, le cas Gédéon Kyungu, le Rassemblement était dans son bon droit. Le cas Diomi mêmement. La jurisprudence du Comité des Droit de l’ Homme des Nations Unies, qui a condamné la RDC sur son cas, doit être mise en exécution.
Comme si cela ne suffisait pas la Majorité présidentielle est venue avec son idée loufoque de référendum en s’appuyant, toute honte bue, sur l’article 5 de la constitution. C’est ce qui a sans doute poussé le stoïque président de la Cenco monseigneur Marcel Utembi à dire « qu’il est à bout de patience ». Finalement plus de peur que mal, la majorité présidentielle à renoncer à son idée farfelue de référendum.
Pour les cas de Diomi, Muyambo et Katumbi, un autre obstacle majeur sur la conclusion de l’accord, qui a poussé notamment 2 composantes du Rassop, G7 et AR, à dire qu’il ne signerait aucun Accord si des solutions claires ne sont pas apportées au cas emblématiques de prisonniers politiques.
Finalement, les évêques se sont portés garant du cas Katumbi, Muyambo et Diomi Ndongala notamment. Ils vont y veiller personnellement. Sur cette question, ils vont travailler avec le président de la République Joseph Kabila.
C’est alors que l’espoir de la fumée blanche est réapparu vers 17 heures.
Auparavant, les évêques étaient allés raisonner le MLC pour qu’il revienne à la table des négociations. Leur démarche fut couronnée de succès car le parti Bembiste s’est ravisé en annonçant qu’il apposera sa signature sur le document.
La journée fut très éprouvante pour la conférence épiscopale nationale du Congo. Elle a été au four et au moulin pour pousser la classe politique à un compromis politique.
Elle y est parvenue heureusement. La nation doit lui être reconnaissante.
En résumé l’accord qui sera signé par les signataires et non-signataires de l’accord du 18 octobre de la cité de l’UA se présente comme suite :
1. Le président Kabila reste en fonction jusqu’aux élections
2. Les élections présidentielles et législatives prévues e décembre 2016
3. La primature revient au Rassemblement qui va désigner une personnalité en son sein pour nomination par le président Kabila
4. La Ceni sera redynamisée. Certains de ses animateurs seront changés
5. Création du conseil de suivi de l’accord, institution d’appui à la démocratie, qui sera présidée par le Rassemblement
6. Les cas Katumbi, Diomi et Muyambo, seront gérés par la Cenco avec le président Kabila.
Les autres prisonniers politiques seront libérés sous peu